Chapitre 19 Attaque

Publié le par Bruno Claret

Le reste du trajet se passa bien. Quelques nessis intrigués par ces étranges visiteurs s’approchèrent pour les voir passer. Puis la végétation se fit plus clairsemée, les chemins devenaient en meilleur état laissant supposer qu’ils étaient plus souvent fréquentés.

- Je comprends qu’ils soient venus se réfugier ici, dit Tungstene, l’endroit est vraiment tranquille et difficile d’accès !

- Oui, c’était néanmoins un coin très sympa avant ! Dit Marnia, ils n’ont pas dû s’installer ici depuis très longtemps, je ne les ai jamais vus ! Pourtant j’ai parcouru les berges du lac en long, en large et en travers !

Ils continuèrent encore quelques centaines de mètres, puis Marnia s’arrêta à une intersection au pied d’un immense sapin.

- Voilà ! Dit-elle en désignant un sentier, vous n’avez plus qu’à aller tout droit et vous tomberez sur les ruines.

Ils avaient convenu qu’elle ne s’approcherait pas trop afin de ne pas éveiller l’attention des éventuelles sentinelles. Tungstene, Hallucinogene et Baliverne descendirent de la voiture, chargèrent leur sac sur leur dos et dirent au revoir à Marnia.

- Faites attention à vous ! Leur dit-elle, et si je n’ai pas de vos nouvelles d’ici deux jours, je préviens ton beau-frère Tungstene.

- Oui ! Il sera enchanté ! Répondit Tungstene en pensant à la tête de Pathogène le sous-magistrat.  Il le voyait déjà pester après lui et sa bande d’amis, toujours aussi ingrat des services qu’ils avaient pu lui rendre. (Voir Tungstene et le coquillage magique) Cette image le fit sourire, mais en même temps, il savait que si ça tournait mal, ils auraient au moins cette couverture-là ! Pathogène ne prendrait jamais le risque de ne pas intervenir pour sauver le frère de sa femme elle ne le lui pardonnerait jamais.

Ils avancèrent un peu plus sur le chemin, quand soudainement Tungstene se figea.

- Chut ! Écoutez ! Ordonna-t-il en mettant un doigt sur ses lèvres.

Un bruit de moteur se faisait entendre. Quelques voix passaient au-dessus du bruit sans que l’on puisse les comprendre.

- Ils ne doivent pas être loin ! Supposa Baliverne, approchons-nous prudemment.

Tungstene sentait la tension monter, ses deux camarades étaient tendus, l’oreille aux aguets. Ils avancèrent accroupis à l’abri des buissons.

- Regardez, on les aperçoit ! Dit Tungstene en pointant du doigt un ensemble de bâtiments pour la plupart écroulés.

De grands murs d’enceintes délimitaient le périmètre des ruines.

- Il doit s’agir d’une ancienne ville, supposa Tungstene en se tourna vers Hallucinogene.

Celle-ci acquiesça de la tête. Même si la majeur partie des constructions étaient complètement délabrées, quelques unes restaient en bon état. Les toitures semblaient avoir résisté aux assauts du temps et les passages couverts bordés de colonnes laissaient entrevoir la richesse de cette civilisation éteinte. Au beau milieu s’élevait un temple pyramidal à étage, dans un style précolombien. Les grosses voitures tout terrain qui s’agitaient aux alentours, contrastaient fortement avec l’impression de quiétude qui émanait des ruines et rappelaient qu’une bande de dangereux bandits en avaient fait leur repaire.

Tungstene les observa un moment il devait bien y avoir une cinquantaine de personnes armées.

Un sentiment de doute l’envahit. Le sauvetage de Lennia lui semblait beaucoup moins facile que prévu. Comment allaient-ils la retrouver dans toutes ces maisons. Ils avaient neuf chances sur dix de se faire tuer avant même d’avoir réussi à la localiser.

Il soupira et regarda ses amis. Les yeux de Baliverne trahissaient les mêmes inquiétudes, mais Hallucinogene elle ne semblait pas inquiète.

- Vous voyez, je suis sûre que Lennia est prisonnière dans ce bâtiment-là, à gauche !

Tungstene et Baliverne se tournèrent vers elle interloqués.

- À quoi tu vois ça ? Demanda Tungstene dubitatif.

Hallucinogene rougit légèrement.

- Heu… ben, hésita-t-elle, en cherchant une réponse pour éviter de dire que c’était Malta qui lui avait donné les indications. Regarde, elle est gardée par deux hommes ! Ils ne sont sûrement pas là pour rien !

- Ha oui !!! S’exclama Tungstene soulagé qu’ils n’aient pas à chercher pendant trop longtemps le lieu de captivité.

Mais à peine avait-il fini de prononcer ces mots qu’un tintement de cloche retentissait dans tout le camp.

- Bon sang ! C’est quoi ce bruit ? Sursauta Tungstene les nerfs à vif. Nous auraient-ils déjà repérés ?

- Non ! La soupe, c’est midi ! S’exclama Baliverne comme s’il était invité à partager le repas des brigands.

Effectivement, la sonnerie avait eu un effet immédiat sur les voleurs. Dans les ruines, tous courraient vers le réfectoire, laissant en plan toutes leurs occupations et les ruelles désertes.

Le cerveau de Tungstene se mit à fonctionner à toute vitesse.

- C’est le moment d’en profiter ! Dit-il sûr de lui, Bal, viens avec moi ! Gennie, tu restes ici et s’il nous arrive un pépin, tu sais ce qu’il te reste à faire !

Il saisit la main de son ami et avant même qu’Hallucinogene n’ait le temps de répliquer, ils se téléportaient dans le camp.

Hallucinogene se renfrogna, elle avait horreur qu’on lui donne des ordres arbitraires et là elle se sentait mise à l’écart. Il n’avait jamais été question qu’elle reste en arrière et se jurait bien que Tungstene ne perdait rien pour attendre.

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