Chapitre 20 Emparez-vous d'eux

Publié le par Bruno Claret

Tungstene et Baliverne quant à eux, avaient atterri juste derrière les colonnes d’entrée du bâtiment.

- On y va ! Dirent-ils en se précipitant sur les deux sentinelles au même moment.

- Bonjour messieurs, plaisanta Tungstene en décrochant une droite à son garde pour l’estourbir pendant que Baliverne faisait de même avec le sien.

Bénéficiant de l’effet de surprise, ils n’eurent aucun mal à les neutraliser. Un gros bout de scotch sur la bouche, pieds et poings liés, les deux gardes tournaient la tête dans tous les sens, cherchant visiblement le reste des forces spéciales de police venues les arrêter. Mais ils ne voyaient rien de plus que ces deux seuls hommes qui les tiraient maintenant à l’abri des regards derrière un pan de mur en ruine.

- Bien joué ! Dit Tungstene fier de leur intervention.

Il saisit la poignée de la porte et tira vers lui.

En un instant son sentiment de gaieté le quitta. Ils ne se retrouvaient pas du tout comme ils l’avaient prévu dans une prison, mais au beau milieu du quartier général des brigands.

Zarix était en pleine réunion avec ses bras droits, penchés sur une carte, ils semblaient préparer un hold-up.

Ils se tournèrent vers les deux intrus, surpris d’être dérangés.

- Qu’est-ce que vous faites là ? Qui êtes-vous ? Demanda Zarix d’un œil mauvais.

Mais Tungstene ne se laissa pas impressionner, il savait que : « Les voleurs sont comme les chiens, ils sentent quand vous avez peur » et il ne voulait pas qu’ils en profitent.

- Je m’appelle Tungstene ! Répondit-il sur un ton de défi. Et je suis venu délivrer Lennia ! Alors, libère -la si tu ne veux pas avoir à faire à nous !

Zarix le regarda droit dans les yeux. Tungstene s’efforça de ne pas ciller, en prenant son air le plus terrible.

Zarix le fixa plus férocement

- Juste une question là !  T’es tout seul dans ta barboteuse pour me parler comme ça ?

 Et il éclata d’un rire sarcastique. Ses hommes de mains l’imitèrent bêtement.

- Parce que tu penses vraiment que nous sommes assez bêtes pour être venus tout seuls ! Rétorqua Tungstene en espérant bénéficier de l’effet d’annonce. Les ruines sont encerclées, vous n’avez aucune chance de passer à travers.

Les brigands cessèrent de rire. Tungstene se demandait bien quelle tournure allait prendre les événements. Sans trop y croire, il espérait tout de même, au vue de la situation, que le bluffe prendrait.

Zarix eut un mouvement compulsif de la paupière, comme si un doute s’insinuait dans son esprit.

- Ténos, jette un œil dehors ! Ordonna-t-il à un grand blond coiffé en brosse et qui devait bien mesurer un mètre quatre-vingt-dix.

Ténos rejeta sa cape écarlate en arrière sur son habit kaki militaire et se dirigea d’un pas lourd vers la petite fenêtre qui donnait sur la cour.

Il scruta les environs et se tourna vers Zarix

- Je ne vois personne, chef ! Dit-il d’une voix qui trahissait une grande bêtise.

- Ha ! Ha ! Ha ! Emparez-vous de ces jeunes présomptueux, ordonna Zarix dans un rire méchant.

Tungstene avala sa salive et jeta un regard à Baliverne en lui faisant un clin d’oeil. Les hommes de mains de Zarix se jetèrent sur eux.

Après quelques échanges de coup, Tungstene et Baliverne furent ligotés.

- C’est fait chef, annonça un petit gros avec l’œil au beurre noir que lui avait fait Baliverne

Zarix arborait un sourire de vainqueur.

- Tu voulais voir Lennia ? Très bien ! Enfermez-les avec elle ! On s’occupera de leurs cas plus tard, dit-il dans un grincement peu encourageant.

- Ouf ! Pensa Tungstene.

C’était bien ce qu’il espérait. En se laissant prendre, ils auraient plus de chance de la retrouver au milieu de tous ces bâtiments qu’en disparaissant sous les yeux des brigands.

Un grand sec armé d’une espèce de trident à deux pointes, les poussa vers la sortie.

- N’essayez pas de faire les malins, ou je vous embroche comme de vulgaires poulets, les menaça-t-il.

Baliverne d’ordinaire peu enclin à se laisser dominer, ne moufta pas, il fit un signe de tête à Tungstene pour lui montrer qu’il avait bien compris le stratagème.

Ils marchèrent une minute ou deux, dans les allées où l’herbe poussait entre les pavés, puis arrivèrent devant un bâtiment plus grand. Des hauts murs épais, des barreaux aux fenêtres, c’était vraisemblablement une ancienne prison. D’étranges bas reliefs représentant des soucoupes volantes étaient sculptés sur le dessus des portes, témoins probables des batailles passées d’une ancienne civilisation.

Le couloir se fit plus sombre et plus humide. Seul une torche éclairait faiblement d’une lueur vacillante. Ils arrivèrent devant une lourde porte en bois dont un fenestron laissait la possibilité de surveiller ce qui se passait à l’intérieur de la cellule.

Le garde ricana à nouveau en les poussant dans la geôle.

- Tiens tu voulais la voir et bien la voilà ! S’esclaffa-t-il.

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